La formation en alternance est payée par les
entreprises à travers la taxe d’apprentissage qui est utilisée par la région
pour financer les contrats d’apprentissage, et par les OPCA* pour rétribuer les
contrats de professionnalisation.
De fait, pour que le CFA puisse être
correctement financé pour assumer son fonctionnement, les apprenti(e)s ou
stagiaires inscrit(e)s doivent tous avoir signés un contrat avant de commencer
leur cours et surtout ne pas rompre leur contrat pendant la formation sans
avoir, au préalable, informé à la fois leur maître d’apprentissage et leur
formateur principal.
Le dispositif apprentissage est une modalité
de formation performante à condition que tous les acteurs jouent leur
partition. Dans certains pays la formation professionnelle est coûteuse, les
jeunes et leur famille n’hésitant pas à s’endetter pour payer une formation,
qui, en France est gratuite et rémunérée.
Ne gâchons pas ce système qui a su faire ses
preuves dans le passé en permettant aux apprentis d’acquérir plus de pratiques
et d’expérience de terrain durant leur formation.
Il est vrai qu’un apprenti peut quitter son
entreprise durant la période d’essai, tout comme l’employeur peut rompre le
contrat dans ce même délai. Ce sont
alors des ruptures admissibles qui demanderont à être analyser pour en
comprendre les raisons, mais surtout qui doivent permettre au jeune de chercher
et trouver le plus rapidement possible, une autre entreprise d’accueil. Au-delà
de cette période, la rupture doit être acceptée par les deux parties
signataires du contrat (maître d’apprentissage et apprenti(e)).
Aujourd’hui, ces ruptures sont plus nombreuses
et plus simples. Il suffit, en effet, pour l’employeur, de demander les
documents de rupture à la chambre de commerce. Le CFA est averti lorsque
l’employeur ou le jeune nous remettent l’exemplaire de rupture.
On peut alors parler d’obligation contractuelle pour valider un statut d’apprenti ou de stagiaire de
la formation qualifiante. Un jeune sans contrat n’est pas en
situation légale au CFA sauf s’il le déclare. Dans ce cas-là, il
sera momentanément inscrit dans un
dispositif de « passerelle »*.
La rupture doit rester exceptionnelle,
« un CFA n’est pas une agence d’intérim ». Nous ne pouvons pas gérer
autant d’aller et venue dans un système déjà difficile à suivre dans le cadre
normal. Heureusement la majorité des apprentis et des maîtres d’apprentissage
assument leur engagement respectif. Nous déplorons, malheureusement, le nombre
grandissant de ruptures intempestives (2, 3 voir parfois 4 ruptures sur deux
ans) : ceci est anormal et inadmissible.
Nous remercions les entreprises qui nous
aident en nous communiquant systématiquement les cas de rupture mais aussi en
luttant contre l’absentéisme qui est facteur de rupture à venir. Déduire les
absences du salaire ne suffit pas. L’apprenti(e) touche une rémunération
mensuelle correspondant à un temps plein de travail (temps de formation au CFA
+ temps de formation en entreprise). L’entreprise ne peut pas garder son
apprenti(e) sauf en cas de nécessité exceptionnelle. Elle ne peut pas non plus
« excuser voir cautionner » l’absence de son apprenti(e) au CFA en
échange de quelques heures supplémentaires de travail, ni proposer trop
« d’extras » qui génèrent de la fatigue, augmente l’appétit d’argent
du jeune, et l’éloigne de son objectif de formation.
Peut-être faudrait-il n’attribuer des primes
qu’aux apprentis et entreprises respectant des critères d’assiduité, de
persévérance et de réussite aux examens ?
Nous travaillons actuellement avec tous les formateurs principaux de
l’EPMTTH à un recensement des pratiques de suivi de nos apprentis et de nos
entreprises : suivi du carnet de formation (papier et électronique)*,
suivi des absences, vérification de l’existence d’un contrat, objectifs et
efficacité des visites d’entreprise ou des contacts téléphoniques, etc. Nous
nous sommes engagés dans un contrat qualité avec la Région IDF à référencer les pratiques de suivi, à
améliorer l’assiduité des apprenti(e)s et également à limiter les cas de
ruptures. Nous avons déjà beaucoup d’actions menées par nos formateurs
principaux et nos médiateurs qui suivent conjointement les apprenti(e)s mais
nous savons que la tâche est immense et que nous ne pourrons pas la mener seuls
sans l’aide des entreprises.