Stravinski et Xenakis servis sur un plateau
aux jeunes de la Prépa Apprentissage ! 

Le pari de l’accès à la culture pour les publics qui en sont éloignés a été tenu le 17 mars, où la Région Île-de-France a permis aux élèves de Prépa Apprentissage de l’EPMT d’assister à un concert scolaire de haute tenue, dans l’immense et belle salle Pierre Boulez de la Philharmonie.

« Madame, j’ai trop kiffé, même si je n’ai pas tout compris. Je croyais que ces lieux étaient impossibles pour nous ! », s’exclame Dawda en sortant du concert consacré à Igor Stravinski et à Iannis Xenakis. En Prépa Apprentissage à l’EPMT sous la responsabilité de Élodie Jaubert-Porteneuve, Dawda, comme ses camarades dont certains sont primo-arrivants, n’a jamais eu l’opportunité d’entrer dans ces lieux où résonnent les partitions de compositeurs de renom, servis par des musiciens d’excellence.

L’ambition des concerts participatifs de la Philharmonie est de faire entendre aux jeunes ce qu’ils ne côtoient pas et d’aiguiser leur envie d’en découvrir davantage. Le concert « Les Siècles » a alterné les séquences jouées des musiciens et les interventions de François-Xavier Roth. Ce grand chef d’orchestre a su rendre chatoyant le parcours du Russe Igor Stravinski (1882-1971) qui, exilé par la Première guerre mondiale puis la Révolution de son pays, a été invité très jeune par Serge Diaghilev à composer Les Ballets russes à Paris.


Les notes si modernes de son Oiseau de feu ont pris leur envol dans l’ampleur incroyable de la salle Pierre Boulez. Déroutés d’abord, les visages des élèves de l’EPMT ont vite été captivés, émus sûrement, par le spectacle de tant de musiciens jouant à l’unisson sur des instruments d’époque. « Quel instrument entend-on le plus ici ?», questionnait François-Xavier Roth. Et des gradins les réponses fusaient joyeusement.

Après Stravinski, place à Alax de Iannis Xenakis (1922-2001), qui a fui très tôt la guerre civile en Grèce pour Paris. Avant d’être compositeur, l’homme fut architecte auprès de Le Corbusier. Suraigües puis graves, resserrées, enchevêtrées, les séquences du compositeur ont saisi d’étonnement les jeunes de l’EPMT, absorbés par des sons qui évoquent ici la rumeur grandissante d’une foule, là une cavalcade.

Dawda, Eline, Diallo… et les autres étaient ravis et fiers de cette sortie. L’EPMT a aussi cela à cœur, faire découvrir la culture à son meilleur. Lieu impossible la Philharmonie ? Sûrement pas !

Merci à la Région Île-de-France pour cette belle initiative !