L'alimentation des Français durant la 2nde Guerre mondiale

Le lundi 6 novembre 2023, Madame Charbit, professeure d’histoire spécialisée dans la seconde guerre mondiale, est intervenue à l’EPMT dans le cadre d’une conférence intitulée « Manger dans le Paris des années 1940 ».


Face à des alternants en CAP Boulangerie, CAP Cuisine, Bac Pro Cuisine et CAP Serveur, Mme Charbit explique le contexte de cette guerre. De la « drôle de guerre » ou les soldats Français sont choyés dans les casernes à base de repas composés de volaille, huitres, foie gras, plateaux de fromage, fruits, café, … aux restrictions imposées suite à la défaite du 10 mai 1940, c’est un tableau très complet de l’alimentation à cette période qui a été dressé aux élèves de l’école .

Voici quelques faits et chiffres que les élèves ont pu découvrir pendant cette intervention :


À la suite de la défaite de mai 1940, toute la vie des Français change : il faut nourrir et loger les soldats allemands à Paris, mais aussi les divertir. Ainsi, de nombreux lieux sont réquisitionnés et mis à disposition des Allemands. Entre 1940 et 1944, ce sont près de 630 milliards de francs qui sont prélevés par le régime nazi, tout cela pour entretenir 400 000 soldats. Le régime d’occupation est très dur : salaires bloqués, inflation (plus de 200% pendant la période), rationnement…


Il y a une vraie opposition entre l’alimentation opulente des soldats allemands (de vrais repas avec des légumes, de la charcuterie, des féculents, du pain, des gâteaux et des fruits) et le rationnement imposé aux Français, dont les rations ne cesseront de diminuer tout au long de la guerre. On passe par exemple, pour un adulte entre 21 et 70 ans, de 360g de viande par semaine en septembre 1940, à 120g, en avril 1943.


Des pénuries alimentaires imposent l’utilisation d’« ersatz », ou produits de substitution tels que la margarine, matière grasse moins chère que le beurre ; ou la « springaline », pour remplacer le gruyère râpé. Des légumes « oubliés » font aussi à nouveau surface (rutabaga, topinambour, salsifis, etc.). Ainsi, des livres de recette sur la cuisine de restriction sont également publiés. Toutes ces restrictions créent des carences et l’état de santé des Parisiens est préoccupant pendant la guerre.


Les restaurants continuent de servir, en grande majorité les populations allemandes, et les critiques gastronomiques tels que Le Club des cent poursuivent leur activité pendant l’occupation.


Nous remercions chaleureusement Madame Charbit, qui est venue bénévolement pour partager ses connaissances à nos apprentis.